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Vue de façades d'immeubles en briques, rappelant que l'amiante peut être présent dans les matériaux utilisés pour les murs des bâtiments anciens.

L’amiante, un matériau autrefois prisé pour ses propriétés ignifuges et isolantes, a été largement utilisé dans la construction de bâtiments jusqu’à son interdiction au Québec en 1990 et au Canada en 1999. Bien que son usage soit désormais proscrit, de nombreux bâtiments construits avant ces dates peuvent encore contenir de l’amiante dans leurs murs. Cet article explore les caractéristiques de l’amiante “dans les murs”, les méthodes de détection et les solutions pour gérer sa présence.

Pour connaître les dangers de l’amiante, lisez d’abord notre article de blogue «Qu’est-ce que l’amiante?»

Pourquoi l’amiante était-elle utilisée dans la construction des murs?

Ce minéral fibreux était couramment incorporé dans les matériaux de construction des murs pour plusieurs raisons :

  1. Résistance au feu : L’amiante peut résister à des températures supérieures à 1000°C, offrant une protection exceptionnelle contre les incendies.
  2. Isolation thermique et acoustique : Ses propriétés isolantes en faisaient un matériau populaire pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et réduire la transmission du bruit.
  3. Durabilité : L’amiante renforce les matériaux, les rendant plus résistants aux dommages et à l’usure du temps.
  4. Résistance chimique : Il offre une bonne protection contre la corrosion et les produits chimiques, prolongeant ainsi la durée de vie des structures.

Ces caractéristiques uniques ont fait de l’utilisation de l’amiante un premier choix dans la construction pendant des décennies, avant que ses dangers pour la santé ne soient pleinement compris et reconnus.

Signes de la présence d’amiante

Bien que l’amiante n’était pas incorporée directement dans les murs, elle se trouvait souvent dans les matériaux utilisés pour leur finition ou dans certains composants. Identifier visuellement l’amiante dans les matériaux peut être difficile pour un non-professionnel, mais voici quelques exemples d’utilisation qui peuvent suggérer sa présence :

Loupe examinant des morceaux de matériaux de construction, illustrant la recherche de l'amiante dans les matériaux utilisés pour les murs.

Matériaux de construction datant d’avant 1990

Les bâtiments construits avant l’interdiction sont les plus susceptibles de contenir de l’amiante, particulièrement à partir des années 1920, avec une intensification pendant les décennies suivantes jusqu’aux restrictions des années 1980 et son interdiction dans les années 1990.

Isolation friable

Une isolation qui s’effrite facilement, souvent visible dans les greniers (habituellement sous forme de vermiculite) ou derrière les murs ouverts, peut contenir de l’amiante.

Panneaux de fibrociment

Souvent utilisés dans les salles de bains, les garages ou comme revêtement extérieur, ces panneaux étaient fréquemment fabriqués avec de l’amiante.

Composés à joints pour cloisons sèches (gypse)

L’amiante était parfois mélangée au composé à joints pour améliorer sa résistance au feu et sa durabilité.

Peinture texturée

Certaines peintures texturées, particulièrement populaires dans les années 1970, contenaient de l’amiante pour améliorer leur résistance et leur texture.

Vue de façades d'immeubles en briques, rappelant que l'amiante peut être présent dans les matériaux utilisés pour les murs des bâtiments anciens.

Il est pertinent d’ajouter que, dans les bâtiments construits avant les années 1990, l’amiante pouvait aussi être présente dans d’autres matériaux, comme les revêtements de sol ou le calfeutrage des fenêtres et autres.

Il est crucial de comprendre que l’absence de signes visibles ne garantit en aucun cas l’absence d’amiante. Seuls des tests effectués par des professionnels qualifiés peuvent confirmer ou infirmer avec certitude sa présence, en respectant des paramètres préétablis et les pratiques en vigueur. À défaut de ces analyses, les matériaux suspectés doivent être considérés comme contenant de l’amiante afin de minimiser les risques et de respecter les règles de sécurité imposées par la CNESST et les lois applicables.

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Tests et analyses pour détecter l’amiante dans les murs

La détection fiable de l’amiante nécessite l’intervention de professionnels qualifiés. Voici les étapes typiques du processus de détection :

  1. Inspection visuelle : Un expert examine les matériaux suspects, en tenant compte de l’âge du bâtiment et des types de matériaux utilisés.
  2. Échantillonnage : Si des matériaux suspects sont identifiés, des échantillons sont prélevés de manière sécurisée pour éviter la libération de fibres dans l’air.
  3. Analyse en laboratoire : Les échantillons sont examinés au microscope, généralement par microscopie à lumière polarisée (PLM) ou microscopie électronique à transmission (MET), pour identifier et quantifier les fibres d’amiante.
  4. Rapport d’expertise : Un rapport détaillé est fourni, indiquant la présence ou l’absence d’amiante, les types d’amiante trouvés et leur concentration dans les matériaux testés.

Il est crucial de faire appel à des professionnels certifiés pour ces tests, car un échantillonnage incorrect peut entraîner une exposition dangereuse ou des résultats inexacts. Ces analyses doivent être effectuées par des laboratoires accrédités et des certificats de conformité doivent être émis après le retrait ou l’encapsulation.

Que faire si de l’amiante est découvert dans la composition des murs ?

Si la présence d’amiante est confirmée dans les murs, voici les étapes à suivre :

Évaluation des risques :

Un expert évalue l’état des matériaux contenant de l’amiante pour déterminer s’ils présentent un risque immédiat.

Plan de gestion :

En fonction de l’évaluation, un plan de gestion de l’amiante est élaboré. Ce plan peut inclure différentes approches :

  1. Encapsulation : Si l’amiante est en bon état et peu susceptible d’être perturbé, il peut être scellé avec un revêtement spécial pour prévenir la libération de fibres et ainsi éviter d’être exposé à l’amiante.
  2. Confinement : Dans certains cas, l’amiante peut être isolée derrière une barrière protectrice, créant une séparation physique entre le matériau dangereux et les occupants.
  3. Retrait : Si l’amiante est endommagé, en mauvais état ou susceptible d’être perturbé lors de rénovations futures, son retrait complet par des professionnels certifiés est recommandé.
  4. Mise en œuvre des mesures de sécurité : Quelle que soit l’approche choisie, des mesures de sécurité strictes doivent être mises en place pour protéger les travailleurs et les occupants pendant les travaux.
  5. Suivi et maintenance : Après le traitement de l’amiante, si celle-ci n’a pas été retirée mais encapsulée ou confinée, un plan de suivi régulier doit être mis en place pour s’assurer que les mesures prises restent efficaces dans le temps. En revanche, si l’amiante a été retirée, ces suivis ne sont plus nécessaires.

Un autre aspect important à considérer est la réglementation stricte entourant la gestion de l’amiante dans les bâtiments existants. Les lois et directives fédérales, provinciales et municipales imposent des normes rigoureuses pour le traitement et l’élimination de l’amiante, tant pour les propriétaires que pour les entrepreneurs. Cela inclut l’obligation d’acheminer les déchets amiantés vers des centres d’enfouissement accrédités. Cette gestion est également encadrée par la Loi sur la qualité de l’environnement et par les règlements provinciaux sur la gestion des déchets dangereux. Il est crucial de se conformer à ces règlements non seulement pour éviter des sanctions légales, mais aussi pour garantir la sécurité et minimiser le risque pour la santé de tous les occupants du bâtiment. 

De plus, dans le cadre de transactions immobilières, la présence d’amiante peut avoir un impact significatif sur la valeur de la propriété et entraîner des obligations légales pour le vendeur. Les institutions financières, ainsi que la SCHL, imposent des politiques de plus en plus strictes en matière de prêts pour des propriétés contenant de l’amiante, ce qui peut entraîner des délais ou des restrictions dans l’octroi de financements. Il est donc fortement recommandé d’effectuer les travaux de retrait ou de gestion de l’amiante avant de mettre une propriété en vente, afin d’éviter d’effrayer une proportion importante d’acheteurs potentiels. Une évaluation préalable et une gestion transparente de l’amiante peuvent donc prévenir des complications juridiques et financières, tout en assurant la protection des futurs occupants.

Conclusion

La présence d’amiante dans les murs représente un défi sérieux pour de nombreux propriétaires de bâtiments anciens ou quiconque effectuant des travaux de rénovation. Une approche proactive, impliquant une détection précoce et une gestion appropriée, est essentielle pour garantir la sécurité des occupants, notamment d’un cancer du poumon, de l’asbestose ou du mésothéliome causés par les fibres d’amiante. En comprenant les risques, en respectant la réglementation et en faisant appel à des professionnels qualifiés, il est possible de gérer efficacement la présence d’amiante dans les murs et diminuer son exposition à l’amiante.

La sensibilisation et l’éducation sur les dangers de l’amiante restent cruciales, tout comme l’adoption de pratiques de construction et de rénovation responsables. En prenant les précautions nécessaires et en utilisant des matériaux alternatifs sûrs, nous pouvons créer des environnements de vie et de travail plus sains pour les générations actuelles et futures.

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